jeudi 28 mai 2015

La musique classique en danger ?

Hier François Hollande au Panthéon s'est indigné contre l'indifférence.
Il a proclamé que "chaque génération a un devoir de vigilance et de résistance...".

Ceci s'applique particulièrement bien au monde de la musique classique, en France.
La situation actuelle est alarmante.
Nos orchestres symphoniques sont en danger, les conservatoires de musique connaissent d'énormes difficultés et nos artistes français pour la plupart, sont célébrés ailleurs que dans notre pays.
Et pour confirmer cette euthanasie avec préméditation, on décide arbitrairement d'éteindre notre sanctuaire musical, la Salle Pleyel.

Dans son discours, le Président invoque : "la résistance face au fanatisme, aux injustices...".
Il y a effectivement de l'idéologie chez nos dirigeants à combattre ainsi la musique classique. Elle permet aux musiciens et à leur public, des idées longues dans une société qui génère le zapping dans tous les domaines et donc des idées courtes et donc peu de possibilité de concentration et d'écoute.
Ces qualités précieuses ne semblent plus partagées que par les musiciens, les usagers de l'écriture et les chercheurs scientifiques.


C'est donc cela qui fait peur à nos décideurs ?

vendredi 15 mai 2015

Histoire de Pleyel chapitre IV/IV

Après le 3ème chapitre.

Ces entrepreneurs sur quatre générations, nous ont démontré ce que des musiciens intelligents et décidés savent faire. Ils sont parfaitement modernes. ils me donnent l'envie de continuer leur histoire, de la pousser à l'extrême du savoir et de l'esthétisme, alors que nos contemporains ne se sont occupés que de contenants politiques sans contenu !

Venons-en à ce contenant qui a du contenu, ce grand auditorium. C'est cette humanité et cette intelligence qui va guider Gustave Lyon dans la création de la grande Salle Pleyel.
Imaginez : vous vous trouvez face à un palais art-déco ; ce style né en France dans les années 1920 et qui est devenu mondial. Vous entrez dans une vaste rotonde avec 9 colonnes gigantesques disposées en cercle soutenant un puis de lumière qui rejailli au sol sur une marqueterie en étoile de marbre blanc crème et noir, comme pour dire au visiteur "venez, ici il y a de la lumière", et le papillon entre se baigner dans la lumière vive et chaude apportée par les décors et ferronneries en bronze doré. Vous entrez dans le grand hall majestueux très dépouillé mais chaleureux avec de merveilleuses marqueteries blanches et noires au sol et un plafond formé par de grands carrés de marbre beige, diffusant une lumière indirecte.

Vous accédez aux trois salles par quatre escaliers montants pour la grande salle et deux escaliers descendants pour la salle Chopin de 500 places et la salle Debussy de 150 places. Et là, en montant l'escalier, en poussant les doubles portes de cuir noir, vous vous trouvez soudainement dans un monde nouveau : un vaste auditorium aux formes rondes, aux murs d'un doré sourd longs de 50 mètres, larges de 30 mètres et s'envolant sur 17 mètres éclairés de lumières indirectes, avec 3000 fauteuils recouverts de peau de vache blanche et noire, ancrés dans un parquet de bois d'angélique, des fresques dans les tons de mauve parcourant la base des murs jusqu'au premier balcon.

Un délire de simplicité et de richesse. Entrer dans cet halo doré tout en formes courbes, préfigure les aventures humaines futures. Il est clair que Gustave Lyon veut donner une nouvelle spatialisation du concert symphonique, là où le son devient roi et les émotions sublimées. Et poser son arrière-train sur de la peau de vache ramène aux sources de la nature, la grande inspiratrice !
C'est autant une sublimation architecturale, qu'acoustique, qu'il réalise. Il invente l'architecture de l'acoustique, l'orthophonie, grâce en partie à sa recherche sur l'évolution du piano, comme démontré précédemment. Il invente une scène qui a la forme d'un porte-voix dirigé vers une immense voûte en briques recouverte de béton d'un seul tenant, sans support apparent. Pour diffuser le son pleinement à 3000 spectateurs, il faut de la puissance et donc le son va être projeté du point central de la scène vers chaque fauteuil par un système de calculs d'ondes directes et indirectes, un peu comme au jeu du billard.

Et ainsi, je vous assure que l'on pouvait chuchoter sur scène et qu'au dernier rang du 2ème balcon, on entendait parfaitement. Pas besoin de micros ! Un soir lors d'un concert, Roch Olivier Maistre, alors à la mairie de Paris et depuis président du conseil d'administration de la cité de la musique, vint me voir. Je le fis monter et asseoir sur les dernières marches du dernier balcon pour qu'il apprécie la beauté du son. Elle était inexplicable. Qu'est ce qu'un beau son ? 
Outre la qualité de l'interprète, qu'est ce qui vous garantit une belle sonorité ? les systèmes de diffusion électroniques ? la qualité des matériaux ? Non. C'est la synergie entre la conception du bâtiment, la disposition technique des divers éléments et la spiritualité du lieu. C'est pourquoi le sujet de l'acoustique mène à des critiques de toutes natures, sans vrai fondement car la beauté du son est indescriptible, parfaitement abstraite sauf à nous émouvoir aux larmes.

Outre les espaces de concerts, Auguste a prévu la construction de studios de musique à louer, des surfaces d'expositions de pianos, un bar, un atelier de réparation d'instruments, et pour aérer tout cela il invente l'air rafraîchi, qui grâce à des réservoirs d'eau glacée placés sur le toit, va rafraichir par des bouches d'air les salles de concerts.

C'est l'ancêtre et peut-être le futur de l'air conditionné. De l'aveu de l'architecte Paul Andreu qui me reçut en 2005 en Chine à Beijing, pour visiter son "nouveau centre national des arts" la Salle Pleyel fut son modèle pour construire sa salle symphonique. De même à Lucerne, Jean Nouvel qui édifia en 1998 une salle de concerts en forme de conque de bateau, s'inspira de la conque d'oreille de Gustave.


Fin.

lundi 11 mai 2015

Histoire de Pleyel Chapitre III/IV

Après le 2ème chapitre.

Ce troisième pionnier Auguste Wolff (1821-1887) est l'associé de Camille depuis 2 ans. Lui aussi pianiste talentueux et compositeur. L'entreprise étant très florissante, on a besoin de s'étendre, et donc à nouveau, on va déménager. cette fois-ci on voit très grand, on achète un bout de la plaine Saint Denis.
De nos jours, il ne nous reste que le Carrefour Pleyel, la rue Pleyel, le métro Pleyel, pour nous rappeler cette ruche de l'époque. Sur 55.000 m2 d'usines, Auguste y installe 400 machines-outils. L'air comprimé et la vapeur pour les machines sont générés par une station autonome. D'immenses hangars sont construits pour sécher le bois. l'usine ressemble à un bourg dans la plaine.
700 ouvriers s'activent et un escadron de pompiers est à demeure.
2500 pianos par an sortent de l'usine qui affiche sur le fronton de la porte d'entrée : Pleyel - Wolff et Cie.

Auguste Wolff marié à la nièce du compositeur Ambroise Thomas, aura neuf enfants dont Germaine qui épousera en 1883, Gustave Lyon. Quatre ans plus tard, Auguste épuisé par tant d'exploits, meurt. Gustave lui succède.
C'est notre quatrième pionnier Gustave Lyon (1857-1936).
Quel cerveau celui-là ! Il est polytechnicien, ingénieur des mines et excellent musicien. Il va étudier particulièrement la science du son. Elle fait appel à la mécanique des fluides, la mécanique vibratoire, la mécanique du solide transformable et la thermodynamique. Le terme acoustique vient du grec ancien (akoustikos) qui signifie l’ouïe. Déjà au 6ème siècle avant J.C., Pythagore étudia l'acoustique musicale. Les grecs à l'époque maitrisaient parfaitement les propriétés sonores des matériaux qu'ils utilisaient pour édifier leur amphithéâtre.
Le théâtre d'Epidaure construit au 4ème siècle avant J.C. est un joyau qui témoigne de cette science. Galileo - Galilei en 1638, dans ses " discours mathématiques concernant deux sciences nouvelles ", commente la notion de fréquence musicale. L’ouïe est généralement considérée comme le plus fin des sens ; l'acoustique explore sa physiologie qui va du pavillon de l'oreille jusqu'aux corrélations synaptiques du cerveau. En fait, l'acoustique c'est la propagation dans l'air d'un son constitué par un mouvement d'air rapide qui parvient à l'oreille humaine.

En France, nous avons la chance d'avoir Gustave Lyon qui au début du 20ème siècle va découvrir des secrets d'acoustique, et nous offrir une salle de concerts unique. Mais bien avant, en 1890, Pleyel fête la sortie de son 100.000 ème piano.
Gustave modernise les usines, les pianos sont traités pour supporter des variations atmosphériques importantes. On les envoie en Amérique du Nord et du Sud, en  Australie.

Dans le livre "la Salle Pleyel" de Fourcaud, Pougin et Pradel, paru en 1893 à Paris on lit page 119 : " On peut dire que les pianos de MM. Pleyel, Wolff et Cie sont connus et appréciés du monde entier. Il n'existe point peut-être de notoriété plus universelle. leur solidité à toute épreuve, les qualités du son qui les caractérisent, leur ont assuré depuis longtemps la faveur de tous ceux qui se servent de cet instrument. Ils possèdent surtout sans exception la haute préférence de tous les maîtres du piano en France et à l'étranger. Voici d'ailleurs la preuve la plus éloquente de l'estime dont ils jouissent : depuis sa fondation, la maison Pleyel Wolff et Cie à fabriqué et vendu 108.000 pianos. C'est évidemment le plus bel éloge qui puisse être fait de ses instruments ".

Il faut savoir que l'organisation ouvrière et l'économie sociale instaurées par la famille Pleyel, sont un modèle d'intelligence pratique. Si nos entreprises actuelles bénéficiaient d'un tel modèle, bon nombre d'organisations étatiques deviendraient inutiles et notre société serait apaisée.
D'abord, on considère l'ouvrier comme un associé, membre d'une association qui est l'usine. Pour y entrer dans cette usine, on doit faire ses preuves. Prenons un enfant qui entre en apprentissage à l'usine. D'abord il entre à l'école Pleyel placée dans l'usine même, entre 5 et 8 ans ; il peut compléter son instruction à l'école publique de Saint Ouen ou Saint Denis. Muni de son certificat d'études, il revient à l'établissement et fait trois ans d'apprentissage. On le fait passer dans tous les ateliers pour acquérir une instruction professionnelle complète. Par une compréhension très élevée de l'usine, on veut qu'il ait une connaissance suffisante de toutes les parties de la facture. On ne dresse pas des machines, on forme des hommes ayant des lumières sur tout ce qui concerne le métier. Au bout de ces trois ans, on dirigera l'apprenti vers telle ou telle spécialité, après avoir observé ses aptitudes particulières.
On donne à l'apprenti un franc par jour, puis deux, puis trois. Dès que le jeune est devenu ouvrier il gagne 4 jusqu'à 8 francs pour un travailleur d'élite. On lui apprend à épargner dès l'enfance, on lui donne une petite caisse pour cela, et pour l'encourager la direction lui verse chaque année une somme égale à ce qu'il a réussi à épargner. Ceux qui sont célibataires ou qui logent trop loin de l'usine trouvent un excellent repas à bon marché. L'usine Pleyel a fort bien compris son rôle de tutelle en développant chez les sociétaires le sens de la prévoyance et de la responsabilité.
Si l'ouvrier veut placer l'argent qu'il a mis de côté, la maison Pleyel lui ouvre un compte de dépôt portant un intérêt que bien peu d'état et de placements industriels sont en mesure d'assurer de nos jours. Le placement rapporte intérêt, le prêt n'en coûte aucun. Celui qui demande un emprunt l'obtient sur son "simple engagement d'honneur" de le rembourser, à raison de 2 francs par semaine. Tout le système est basé sur la confiance et la loyauté. Et cela fonctionne très bien ! Les malades sont visités gratuitement par le médecin, et les médicaments leur sont donnés gratuitement.
En dehors de cette assistance de la maison, les ouvriers ont organisé deux sociétés de secours : la société de secours mutuel et le groupe mutuel. Ce dernier recrute par adhésions volontaires, tandis que la société englobe d'office tous les ouvriers. Lorsqu'enfin l'ouvrier atteint 60 ans et se trouve avoir 30 ans de service, il devient pensionnaire tout en continuant à travailler à l'atelier, s'il le veut. C'est à dire qu'outre son salaire, il reçoit une pension minima de 365 francs par an, et cela sans qu'il ait jamais versé un sou à la caisse des retraites ou subi la moindre retenue d'appointements. A sa disposition, l'ouvrier a une bibliothèque privée de 3000 livres, un club d'archers avec un stand de tir aménagé, une fanfare dont les instruments sont un don de la maison et dirigée par un chef de musique de talent.
A chaque étape de sa carrière, l'ouvrier trouve une institution d'aide, de camaraderie, de secours ou de prévoyance.
Pour expliquer son management, la maison Pleyel explique que : "nous considérons notre affaire comme la collaboration intelligente et volontaire de tous nos ouvriers".

Ces entrepreneurs sur quatre générations, nous ont démontré ce que des musiciens intelligents et décidés savent faire. Ils sont parfaitement modernes. ils me donnent l'envie de continuer leur histoire, de la pousser à l'extrême du savoir et de l'esthétisme, alors que nos contemporains ne se sont occupés que de contenants politiques sans contenu !

A suivre….

mardi 5 mai 2015

Pleyel ou Steinway ?

Un Steinway sinon rien ? 
Marianne. Dimanche 03 Mai 2015 
Emmanuel Tresmontant

" La diversité est adorable, disait Alain. Et l'uniformité, en ces temps de rapacité mondialisée, toujours suspecte. Affligé par la fermeture des manufactures Pleyel en 2013, le mélomane curieux peut se poser la question : pourquoi les plus grandes salles de concerts du monde sont-elles toutes équipées de pianos Steinway & Sons ?…".





Notre réponse :


Chopin déclarait : "un Pleyel sinon rien..."

Effectivement la diversité est adorable…Jouer et entendre Ravel ou Bach avec la même sonorité l'est moins ...
En effet, Steinway représente le piano que la majorité des pianistes peut jouer, un son qui ne déçoit pas mais qui ne fascine pas, alors que les pianos faits par Pleyel représentent autre chose.
Est-ce qu'un pianiste veut pouvoir obtenir à travers son instrument un son personnel, un son qui fera qu'on le reconnaîtra, un son qu'il pourra façonner à sa guise ?
Oui, mille fois oui !
C'est cela qui est possible avec les pianos de la période romantique tels que Pleyel, qui pour chaque exemplaire donne un son unique couplé avec le musicien qui le joue.

Steinway a démocratisé le piano, mais le son ne peut pas être magnifié par le toucher car il n'a que peu de marge de transformation; les grands pianistes tels que A. Cortot, jouait sur des pianos Pleyel qui lui permettait d'élargir l'échelle des nuances de leur partition.

Que vaut-il mieux ?
Que le plus grand nombre joue au détriment de la qualité ou que l'excellence serve de point de repère pour le plus grand nombre ?
Démocratie ou aristocratie ?
Je dirai les deux, cela dépend de l'usage.
A entendre nos amis pianistes, ils souhaitent se distinguer de la standardisation actuelle des pianos Steinway.
Quoi de mieux que d'avoir l'exact instrument jouant les partitions de la même époque ?
Ce qu'on a réussi avec les violons, les Stradivarius, les Guanerius et d'autres, peut être fait avec les pianos pour la période romantique. Il suffit de sortir ces merveilleux instruments des greniers.
C'est ce qu'il serait intelligent de faire à la Salle Pleyel, réunissant ainsi les différents instruments de la création musicale des 19 et 20ème siècles, pianos et acoustique d'une grande salle.



lundi 4 mai 2015

Histoire de Pleyel. Chapitre II/IV

Après le 1er chapitre.


Deuxième pionnier : Camille Pleyel (1788-1855).
Pianiste et compositeur, il va grâce à de nombreux échanges avec les facteurs d'instruments des grandes villes d'Europe, donner de nombreux concerts mais aussi imaginer puis concevoir les pianos les plus évolués, le son le plus raffiné grâce à des inventions techniques qui seront le sujet d'une vingtaine de brevets.

En 1827, l'usine Pleyel compte 60 ouvriers et produit 108 pianos par an. Fier de son succès, Camille pense qu'il est temps d'avoir un salon de musique à lui, où le public pourra entendre ses pianos et ses musiciens. Il s'installe 9 rue Cadet dans l'hôtel particulier Cromot du Bourg. Un an plus tard, le premier concert présente Marie Moke une jeune pianiste jolie et talentueuse, alors fiancée à Berlioz, et dont il s'éprend !

L'année 1831 sera capitale pour lui : il épouse Marie Moke, perd son père qu'il enterre au Père Lachaise et rencontre Chopin. Ce jeune pianiste polonais récemment arrivé à Paris, installé dans deux petites chambres sous les toits, a besoin d'un piano. Il se rend à la maison de location des pianos Pleyel et choisit un piano capable de s'accommoder de l’exiguïté de son logement.

Pour choisir son instrument, il joue son propre concerto en mi mineur fraichement composé, sur plusieurs modèles ; les loueurs de pianos sont très impressionnés et organisent une rencontre avec le patron. A partir de cette rencontre, un chapitre nouveau de l'histoire du piano s'écrit.

" Camille Pleyel conscient des qualités exceptionnelles de ce jeune prodige, comprend qu'il vient de rencontrer l'interprète idéal pour mettre en valeur la poésie sonore de ses instruments " Pleyel, la passion d'un siècle de Jean Jude.

Il organise un concert pour Chopin dans le salon Pleyel en février 1832. C'est le premier concert de Chopin à Paris. Le salon contient 100 places. Il n'est pas plein, une menace de choléra s'abattant sur Paris. Cependant Liszt, assistant au concert, écrit : " les applaudissements les plus redoublés ne semblaient pas suffire à notre enchantement en face de ce talent qui révélait une nouvelle phase dans le sentiment poétique et de si heureuses innovations dans la forme de son art ".

Et Antoine Orlouski, ami de Chopin d'écrire : " notre cher Frédéric a donné un concert qui lui a rapporté un peu d'argent et beaucoup de gloire. Il a écrasé tous les pianistes de la capitale. Paris en est stupéfié ! ".
Les grands de ce monde se pressent pour acheter des pianos Pleyel. Des revendeurs Pleyel s'installent à New York, en Suède, à Madrid, à Naples. De Paris on expédie des pianos à Varsovie, à Tunis, à Mexico. Chopin devient le professeur de piano le plus apprécié de Paris, les meilleurs pianistes veulent ses conseils. Pleyel publie ses compositions, Chopin reçoit 10% du prix des pianos Pleyel vendus. l'impact artistique rejailli sur l'impact commercial, les finances sont florissantes. Chopin adore les plus petits pianos de Pleyel "le pianino" sur lequel il donne ses cours et avec lequel il voyage. Il surnomme Camille Pleyel " le chérissime ". Chopin et Liszt joue ensemble.
Un soir de 1836, Liszt présente Georges Sand à Chopin. Un amour mythique éclate entre Paris, Nohant, Majorque. Chopin fait des concerts en province et chaque fois le public est émerveillé. Encore plus de leçons demandées, encore plus de pianos vendus.
La recherche artistique entre les pianistes virtuoses et les techniciens de l'usine Pleyel, entraîne des progrès fulgurants. De nouveaux modèles de mécaniques, de nouvelles formes de pianos.
En 1834, Camille décide de s'agrandir et achète un important terrain rue Rochechouart, afin d'y faire construire des ateliers de fabrication, des salons de vente et une salle de concert de 300 places. Pour financer ces travaux, il met en vente son commerce d'éditions musicales.

Cinq ans plus tard, inauguration du nouveau salon qui va s'appeler "Salle Pleyel", sise au 22 rue Rochechouart. C'est là que se produiront, outre Liszt et Chopin, Cesar Franck, Rubinbstein, Saint Saïens, tous les grands.
En 1848, Chopin fait une ultime tournée de concerts au Royaume Uni. Sa santé déclinant, il jouera pour la dernière fois à Paris chez Pleyel, le 16 février. Il mourra l'année suivante, place Vendôme, au lieu des actuels salons Chaumet. Ses funérailles seront célébrées à l'église de la Madeleine, le requiem de Mozart l'accompagnera.
En 1855, l'entreprise Pleyel reçoit la médaille d'honneur à l'Exposition Universelle à Paris. On produit alors 1200 pianos par an. Le 4 mai, Camille qui occupe l'appartement du 1er étage au dessus de la salle de concert, se lève très tôt comme à son habitude. Pourtant, il ressent une grande lassitude. Il se rend aux portes de ses ateliers pour ouvrir à ses ouvriers lorsque tout à coup, une immense douleur traverse sa poitrine. C'est une crise cardiaque, il meurt sur le coup. Il a 67 ans. Son directeur de l'usine, Auguste Wolff, va prendre sa succession.

A suivre….