jeudi 29 janvier 2015

Deux dates utiles

Chers amis de Pleyel,

Je vous  signale deux  prochains  évènements  en relation  avec  notre  combat :

1°) Un colloque sur la protection de l'art public à l'auditorium du Louvre le vendredi 30 janvier 2015,17h30, avec le concours de plusieurs responsables du patrimoine français.

2°) Les victoires de la musique classique le lundi 02 février 2015, 20h45 à l'auditorium Le Nouveau Siècle à Lille.

Durant ces deux soirées, il est utile que nous rappelions le cas Pleyel aux organisateurs de ces manifestations.

lundi 26 janvier 2015

News sur la philharmonie de Paris

PHILHARMONIE DE PARIS : DES MALFAÇONS SELON L’ARCHITECTE JEAN NOUVEL

Malgré un doublement du coût des travaux porté à 386 millions d'euros et deux ans de retard sur la fin du chantier, la Philharmonie de Paris serait dangereuse, selon l'architecte Jean Nouvel dessaisi du projet. Aigreur du créateur éconduit, ou réel risque de sécurité publique ?
Pour rappel, nos deux articles sur le sujet :
Ci-dessous, l’article du Canard Enchaîné du 21 janvier 2015 :
Canard Enchaîné 21 janvier Philharmonie Paris

La Cour des Comptes interpelle la cité de la musique

Par un référé, Didier Migaud premier président de la Cour des Comptes, adresse aux dirigeants de la cité de la musique des questions et recommandations.

Nous avons signalé au public, l'OPA hostile qu'a menée la cité de la musique contre la Salle Pleyel.
En tant que directeur général de Pleyel pendant la période concernée, il apparaît utile que nous complétions aujourd'hui les réponses données par la cité de la musique.

Sur la prise de contrôle de Pleyel :
le CDR sous le contrôle de Bruxelles en 1995 a ouvert candidature pour la reprise de Pleyel de 1998.
Bien que la mairie de Paris, comme le ministère de la culture aient figuré parmi les quelques dizaines de candidats, ce fut notre dossier qui fut choisi comme étant le mieux-disant culturel et financier.
Les statuts de 1995 de la cité de la musique ne permettaient pas à son directeur Laurent Bayle, de signer un contrat hors la zone géographique du Parc de la Villette.
Pourtant en 2006, la cité de la musique s'est invitée à Pleyel s'appuyant sur un contrat de location de 50 ans signé pendant la validité des statuts de 1995, et contraignant le Président de Pleyel, alors mis en examen (au même moment!) dans l'affaire Altran, à signer ce bail.
Il stipulait l'obligation du propriétaire à réaliser certains travaux pour 27 millions d'euros.
La cité de la musique a donc imposé ces travaux, les a contrôlés, sans appel d'offre de marché public, bien qu'étant une entité publique. Elle a imposé l'entreprise Bouygues, entreprise qui a ensuite construit la Philharmonie.
Clairement, la cité de la musique fût le maître d'ouvrage de ce chantier. Et quel chantier !

Sur la nature des travaux de Pleyel ordonnés par la cité de la musique :
Sans entrer dans des détails ennuyeux et sans polémique aucune, les travaux imposés ont eu deux buts :
- diminuer la volumétrie de la Salle Pleyel
- diminuer drastiquement le nombre de places
En effet, l'architecte de cette transformation, François Céria déclarait en 2006 sur le site Creargos : "le fond de la salle est avancé afin de réduire le volume de la salle et supprimer des sièges...moins de spectateurs et plus de volume général".
On se demande comment on peut avoir plus de volume général alors que l'on rapproche les murs de la salle de tous côtés et que l'on diminue la volumétrie !
En fait, la jauge réelle passe de 2380 places à 1750 places, soit 630 fauteuils en moins. Les salles attenantes Chopin et Debussy sont supprimées, soit 650 places.
En tout, 1280 places sont supprimées.
C'est un assassinat !
On aura donc construit la philharmonie pour 20 places de plus...20 places à 400 millions d'euros !
Laurent Bayle déclarait dans Paris Capitale de septembre 2006 : "le programme de Pleyel comblera d'aise les amoureux de la musique symphonique, car c'est à ce répertoire là que la Salle Pleyel est consacrée...Pleyel est un lieu qui doit avoir une identité forte sur la question de la redynamisation du répertoire symphonique...".
A la question : - les artistes non classiques vont-ils proposer des spectacles ?
Laurent Bayle répond : "non, car un auditorium n'est pas et ne doit pas être une salle de spectacle. Pleyel n'est ni l'Olympia ni le Zénith. Un auditorium c'est un monobloc dans lequel il ne doit y avoir d'obstacle entre vous et l'orchestre " (sic!).
La Cour des Comptes invoque des décisions incohérentes : "ces errements commencèrent par le refus d'acquérir l'immeuble Pleyel en 1998 et se poursuivent encore aujourd'hui avec la fermeture programmée de la Salle Pleyel aux concerts symphoniques et plus généralement, à la musique classique pour laquelle cette salle a été pourtant conçue et rénovée ".

Sur le sort de la Salle Pleyel :
Malgré la volonté de la C. de la M. d'anéantir la capacité de Pleyel à affronter l'avenir, la dépouillant de son public, de ses artistes, de sa programmation, pour les transporter à la porte de Pantin, la Salle Pleyel a un bel avenir car reposant sur une histoire prestigieuse qui ne peut s'éteindre, s'agissant du prestige de la France et du respect de la culture française.
Il est donc tout à fait possible de récupérer la jauge et les plans acoustiques qui ont fait sa réputation, car son implantation est dépourvue de nuisances du métro ou des périphériques, qui lui donne un atout unique pour la musique classique.

Sur la politique de l'offre au public :
La C.de la M. met en avant un public qui serait vieillissant... C'est inexact. On a pu le remarquer lors du concert à la mairie du 17ème "pour le maintien de la musique classique". Il y avait énormément de jeunes. D'autre part, dans ma fonction de directeur général, j'ai pu observer que les différentes couches de la société française y étaient représentées, bien que les places les plus chères soient occupées par des personnes plus âgées qu'aux balcons, ce qui somme-toute, est logique.
De plus, j'ai pu constater que les membres de l'association "pour la musique classique à Pleyel" résident à 70% en banlieue et que donc, l'argument de la C.de la M. consistant à expliquer que le public de Pleyel est situé à l'ouest parisien, ne tient pas.
Il n'est que de se reporter aux quelques 1.800 commentaires de la pétition sur internet pour comprendre que le public Pleyel tient, en vérité, à la qualité et à l'âme du lieu. Cette communauté qui représente par ses convictions la communauté musicale internationale, doit être respectée.
Oserait-on détruire Carnegie Hall, Musikverein, Concertgebouw ?

Sur le financement :
La Salle Pleyel créée en 1927 est une entreprise privée qui jusqu'en 2006, date d'arrivée de la C.de la M., n'a reçu aucune subvention publique. C'est le parfait modèle de l'entreprise privée au service du public, avec un prix de place souvent moins cher ou égal aux lieux publics subventionnés. Il n'est besoin de dire que Pleyel fut une chance pour Paris...
Les responsables de cette cacophonie administrative, sans doute envieux de ce modèle économique, mettront toute leur ardeur à le détruire, ce qui aura pour but la Philharmonie. Elle bénéficie à l'intérieur du parc de la C. de la M. d'un budget annuel de : 35 millions d'euros, plus 15 millions, plus pour l'Orchestre de Paris une dizaine de millions, ce qui fait 60 millions d'euros annuels de subventions publiques.
A t-on les moyens de financer une pareille opération alors que la Salle Pleyel ne coutait rien au contribuable...


Il est temps de rétablir les priorités nécessaires au maintien de la musique classique en France, et séparer les préoccupations électoralistes des nécessités inhérentes à un art fondateur de la culture française.

mardi 20 janvier 2015

Quelques commentaires récents du public de Pleyel


" Non à la démagogie des politiques qui préfèrent manifestement avoir comme électeurs des consommateurs dociles plutôt que des citoyens instruits ".

" Une telle salle historique ne peut se suicider ainsi ! "

" I have been to many concerts there! It's a terrible shame! "

mercredi 14 janvier 2015

Message à François Hollande, Président de la République



En ces jours tragiques que traverse la France, vous allez ce soir Monsieur le Président, inaugurer une nouvelle salle de concerts, la Philharmonie de Paris.

Nous, musiciens français, devrions être contents ! et pourtant nous sommes abattus, découragés, anéantis par la décision de votre gouvernement d'interdire la musique classique à Pleyel comme contrepartie à l'ouverture de la Philharmonie.

Cela a pour conséquence de faire disparaître les racines mêmes de notre patrimoine musical français. 
On voudrait nous faire croire que c'est la solution pour que la Philharmonie de Paris puisse ouvrir ! Très mauvaise raison.

On ne tue pas de sang froid le temple de la musique française et son public, on fait fi de notre héritage à nous les musiciens français sous prétexte que l'état n'aurait pas prévu le financement du nouvel édifice. 
Arbitrairement, on décide que Pleyel accueillera du rock et des gaudrioles alors que des dizaines de lieux parisiens sont construits pour cela.

Laurent Bayle Président de la cité de la musique voudrait nous faire entendre que ce n'est pas une salle de concert mais un projet pédagogique que l'on a édifié.
Alors pourquoi avoir construit une salle de la même jauge que Pleyel, 2380 places pour Pleyel en 2006, 2400 pour la Philharmonie, s'il s'agit d'enseigner, et alors pourquoi avoir dépensé 386 millions d'euros pour 20 places de plus alors qu'on aurait pu construire de nombreuses écoles ?

De tout temps, l'éducation musicale s'enseigne dans des conservatoires car la musique est une discipline ardue qui demande un certain environnement.
Prenons l'exemple d'un pays proche de votre sensibilité politique : la Russie. Non seulement les russes n'ont pas fermé le théâtre Mariinsky en construisant une nouvelle salle  à côté, mais ils l'ont rénové avec infiniment de soin.
Quant à l'apprentissage réputé des musiciens russes, il ne semble pas vraiment utile d'avoir un parc à jeux pour enseigner la musique, mais de vraies écoles et des professeurs chevronnés qui diffusent un enseignement solide.
Il en est de même pour New York, Vienne, Amsterdam, Londres, Berlin….
Tous chérissent et préservent leurs temples musicaux qui sont leurs racines et leur futur.

Monsieur le Président, nous voulons tous espérer que cet épisode n'est qu'un égarement passager, que la liberté de s'exprimer, de créer, de conserver notre culture, libertés fondamentales pour lesquelles vous avez démontré votre bienveillance ces derniers jours, va s'exercer pour sauver Pleyel de cet affreux cauchemar.

Notre association vous envoie ses meilleurs voeux et souhaite que vous rendiez le sourire aux milliers de personnes désespérées par cette décision.

L'association "Pour la Musique Classique à Pleyel"

lundi 12 janvier 2015

Pour comprendre l'affaire Pleyel

1998 : rachat de la Salle Pleyel au CDR, le dossier de candidature étant             constitué par Carla Maria Tarditi.

2000 : sur l'initiative unilatérale du ministère de la culture, classement de Pleyel à l'inventaire des Monuments Historiques.

2001 : mise en examen d'ALTRAN, société co-fondée par l'époux de Carla Maria Tarditi directrice générale et artistique de Pleyel.

2003 : la cité de la musique, en manque de notoriété, sollicite Pleyel pour un bail de location partiel de 12 ans, pour y produire ses orchestres.

2004 : glissement du contrat proposé de 12 à 50 ans.
Glissement du bail partiel à bail total.
Option d'achat pour un euro symbolique.

2005 : travaux ordonnés par la cité de la musique (EPIC), sans offre de marché public, travaux drastiquement réducteurs puisqu'on va détruire 1280 places ainsi que les salles Chopin et Debussy, sous prétexte de stockages.

2006 : à la réouverture, effectivement la grande salle de 2380 places s'est transformée en une jauge de 1750 places.
dès cette constatation, saisine du TGI de Paris par CM Tarditi, pour annulation de la convention du 08 novembre 2004 entre cité de la musique et Pleyel, demandant l'annulation du bail.

2009 : la cité de la musique exprime le désir de réaliser l'option d'achat      contenue dans ce bail.
Désargentée, elle se fera subventionner par le budget d'aide consacré à l'industrie automobile, le 30 juin 2009.
Saisine du Tribunal de Commerce pour relever de l'incongruité de la démarche.

2014 : dans l'attente du jugement au fond, la même juridiction a été saisie en référé pour solliciter le maintien de l'objet social de Pleyel, une interdiction de produire désormais de la musique classique ayant été proclamée par Laurent Bayle, locataire contesté depuis 2006 de la Salle Pleyel.

En décembre, pourvoi en cassation de la décision de la Cour d'Appel statuant sur la demande de la cité de la musique sur un changement de juridiction au profit du Tribunal Administratif.


A ce jour, les différentes juridictions citées doivent statuer.
Les décisions sont à venir.

Dans l'attente, il est urgent de préserver l'existence et l'identité de la Salle Pleyel.

Carla Maria Tarditi

vendredi 9 janvier 2015

Sur la concession de la Salle Pleyel

Nous apprenons avec stupéfaction la décision, le 7 janvier, (bien que non encore publiée au J.O.) de la Cité de la Musique de concéder la Salle Pleyel à la société Fimalac sous condition expresse d'INTERDIRE LA MUSIQUE CLASSIQUE en ses murs sous quelque forme que ce soit.

Nonobstant le fait que nous ayons fait un pourvoi en Cassation contre le jugement du référé du 24 novembre 2014,  ignorant également le procès au fond au Tribunal de Commerce où nous contestons la vente de la Salle Pleyel à la Cité de la Musique et qui n'a pas obtenu de jugement pour l'instant, nos adversaires passent allègrement au-dessus du cours de la Justice et Fleur Pellerin, notre ministre de la culture, laisse faire... Effectivement, les récents évènements nous donnent malheureusement raison ! C'est en 2006 que nous avons commencé notre combat judiciaire, devinant la stratégie funeste élaborée par notre concurrent en mal de notoriété.

La vérité sortira un jour où l'autre...nous continuons notre combat avec conviction pour affirmer haut et fort que la musique classique est aussi l'expression de notre culture, qu'on ne peut couper ses racines si on prétend lui donner un futur. Défendons la liberté d'expression ! car la musique, comme l'écriture, est un langage.

Merci pour vos nombreux soutiens nationaux et internationaux.

Carla Maria Tarditi 

lundi 5 janvier 2015

The Gardian signale la forte opposition à l'interdiction du classique à Pleyel

Le grand quotidien anglais The Gardian consacre un article à la Salle Pleyel dans lequel il signale la forte opposition à l'interdiction de la musique classique. Nous ne pouvons que nous réjouir que cette affaire prenne une dimension internationale ! Signalons aussi cet article (payant) du Point, Paris : la guerre de la musique a commencé.

J'en profite pour vous transmettre tous mes vœux de bonheur et de réussite pour l'année 2015. Et bien sûr, formons chacun des vœux pour que la Salle Pleyel retrouve un avenir digne de son histoire. Tout reste possible, restez à l'écoute de ce blog !

Carla Maria Tarditi